Ce patrimoine, à la fois mémoriel et architectural est aussi précieux que fragile ; son entretien, sa maintenance, et sa nécessaire modernisation pèsent lourdement dans l’exploitation d’un théâtre et dans ses comptes annuels.

Ce constat s’impose d’autant que la très grande majorité des exploitants de théâtres privés ne sont pas propriétaires de leurs murs, et que la législation sur les baux leur impose de lourdes obligations en matière de conservation, sauvegarde, et réhabilitation, y compris sur des travaux de gros œuvres.

Autre contrainte, une part notable des théâtres privés fait l’objet de classement au titre des monuments historiques ou d’une inscription à l’inventaire supplémentaire du patrimoine sur tout ou partie de leur bâti ; si ces statuts peuvent les amener, ponctuellement, à recevoir des subsides de l’Etat, ils emportent aussi un certain nombre de contraintes et d’obligations lourdes à assumer.

De surcroît, la Ville de Paris, légitimement soucieuse de la propreté et de l’esthétique des façades d’immeubles impose des ravalements périodiques, obligations assorties de mises en demeure et de pénalités coûteuses quand elles ne sont pas remplies dans les délais prescrits.

Photo d'un théâtre

Nom du théâtre

Par ailleurs, et c’est heureux, les normes les plus récentes, en matière d’accessibilité de personnes en situation de handicaps, ont imposé, et imposent encore aux théâtres de procéder à des aménagements et adaptations parfois complexes et coûteuses, notamment dans des bâtiments anciens, dont la conception et la construction peuvent s’avérer inadaptées aux nouvelles normes.

De même, la sécurité du public dans les ERP que sont les théâtres (Etablissement Recevant du Public) impose des normes très strictes et des aménagements réguliers que peuvent prescrire les commissions préfectorales de sécurité, lors de visites de contrôles périodiques ; la question de la sécurité au travail des équipes du théâtre, en particulier les techniciens travaillant au plateau, peut aussi avoir des conséquences lourdes en matière de mises aux normes ou de mesures spécifiques de prévention.

Enfin, les directeurs de théâtres ne peuvent ignorer les exigences croissantes du public en termes de confort et de qualité d’accueil, quand ces normes progressent dans tous les domaines ; d’où la nécessité de s’adapter et de se moderniser sans cesse, en termes d’éclairages, d’acoustique, de sièges, de sols, de circulations, de sanitaires, d’isolation, de climatisation, …